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Emilio Lustau
Manzanilla Sanlúcar de Barrameda17,13₣
16,29₣/ud (-5%)
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88
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Emilio Lustau
Jerez Xérès Sherry17,13₣
16,29₣/ud (-5%)
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Emilio Lustau
Jerez Xérès Sherry17,13₣
16,29₣/ud (-5%)
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90
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Emilio Lustau
Jerez Xérès Sherry18,78₣
17,86₣/ud (-5%)
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92
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Emilio Lustau
Manzanilla Sanlúcar de Barrameda19,16₣
18,22₣/ud (-5%)
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90
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Emilio Lustau
Jerez Xérès Sherry19,49₣
18,54₣/ud (-5%)
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91
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Acheter Vin de Emilio Lustau
LaBodegas Lustau ne peut s'expliquer sans la complexité du Marco de Jerez, mais il est également vrai qu'il est aujourd'hui difficile de comprendre le Marco sans parler de Lustau. Fondée en 1896 par Don José Ruiz-Berdejo, un notaire qui a commencé comme entreposeur, puis figure secondaire dans la hiérarchie du Jerez, mais essentielle dans l'ombre, Lustau a évolué d'un humble fournisseur de vin en vrac pour devenir l'une des maisons de vins fortifiés les plus influentes et les plus respectées au monde. Cette évolution n'a toutefois été ni linéaire ni le résultat d'une stratégie d'expansion agressive, mais plutôt une série de décisions cohérentes, presque silencieuses, qui ont toujours privilégié le contenu par rapport à la forme.
Le passage à l'auto-embouteillage - Une décision de conservateur
La véritable métamorphose a commencé dans les années 1980, lorsque la famille Lustau a abandonné son rôle d'entrepositaire et a commencé à embouteiller sous sa propre marque. Elle ne l'a pas fait dans un but commercial évident, mais avec une volonté presque curatoriale : montrer la diversité, la gamme et l'expressivité des vins de Jerez tels qu'ils sont vécus dans les bodegas elles-mêmes. Depuis lors, Lustau se définit par son obsession pour les nuances : pour cette différence minime entre un fino d'El Puerto et un fino de Jerez, pour ce qui se passe lorsqu'une solera vieillit dans des conditions à peine perceptibles. Là où d'autres maisons ont eu tendance à homogénéiser les styles, Lustau s'est consacré à la mise en évidence des micro-différences.
La collection Almacenistas - La mémoire vivante du vin
L'une de ses contributions les plus notables à la compréhension du Jerez est sa Colección de Almacenistas, une série de vins provenant de petites criaderas entretenues par des familles qui n'ont jamais mis en bouteille sous leur propre nom. Au lieu d'absorber ces vins dans l'identité de Lustau, la bodega a choisi de souligner leur origine et de rendre hommage au travail silencieux de générations entières. Ici, on ne cherche pas la signature de l'œnologue, mais la fine trace du temps, de l'humidité, du voile de la fleur à son moment précis. Il y a une dimension presque anthropologique dans cette collection : c'est le vin comme témoignage oral, comme manuscrit retrouvé.
Trois villes, trois âmes - Le triangle de Jerez
D'un point de vue technique, Lustau travaille dans les trois villes du triangle de Jerez : Jerez de la Frontera, El Puerto de Santa María et Sanlúcar de Barrameda. Peu d'entreprises vinicoles peuvent se vanter d'une telle situation. Chaque ville imprime un caractère différent au vin, bien qu'elles partent des mêmes raisins, de la même récolte et du même type de vieillissement. Le fino de Jerez est tendu, salin, incisif ; celui d'El Puerto, plus rond et plus marin ; la manzanilla de Sanlúcar, aérienne et tranchante, flottant presque en bouche. Cette diversité territoriale, qui pourrait sembler redondante au néophyte, est précisément ce que Lustau a réussi à convertir en son langage. Le résultat est une gamme kaléidoscopique de vins qui ne se chevauchent pas, mais se complètent, comme des voix différentes dans un même chœur.
Tradition et risque - un équilibre recherché
L'approche de Lustau se distingue également par l'attention qu'elle porte à l'équilibre entre tradition et risque. Bien qu'ils respectent l'époque et les règles du Consejo Regulador, ils n'ont pas hésité à explorer des chemins moins fréquentés : leur vieillissement statique, en dehors du système traditionnel des criaderas et soleras ; leurs raretés comme l'East India Solera, une crème qui réinterprète le style britannique du XIXe siècle, ou leurs collaborations avec des barmen de renommée internationale pour retrouver l'usage du Jerez dans les cocktails. Loin de diluer l'identité, ces mouvements ont servi à élargir le champ d'application du Jerez sans trahir ses racines.
Des vins avec une signature sans signature - Le langage de Lustau
La bodega a également réussi quelque chose d'inhabituel dans le monde du vin : créer des étiquettes reconnaissables sans tomber dans des formules répétitives. Son Amontillado Los Arcos, par exemple, conserve une ligne claire d'expression oxydative, mais il n'a rien à voir avec l'Amontillado Escuadrilla. L'un parle avec une voix profonde et ronde, l'autre avec un bord sec et un arrière-plan de noisette et de fumée. Il en va de même pour les finos, les palo cortados et les olorosos : chacun semble avoir quelque chose à dire. Chez Lustau, il n'y a pas de vins de remplissage.
Pertinence sans artifice - Le pouvoir du silence
Le plus grand compliment que l'on puisse faire à la maison est peut-être que, dans un marché qui tend à la standardisation, Lustau continue à se concentrer sur la personnalité du vin plutôt que sur son aspect commercial. Et elle le fait sans prétention, sans campagnes grandiloquentes ni slogans creux. Son marketing le plus puissant reste le liquide dans le verre : des vins qui ne crient pas, mais qui sont rarement oubliés.
Aujourd'hui, Lustau appartient au groupe Caballero, mais il conserve intact l'esprit d'indépendance qui a fait sa grandeur. Ce n'est pas le plus ancien, ni le plus grand, ni le plus médiatique. Mais elle est, sans aucun doute, l'une des plus pertinentes. Une bodega qui ne cherche pas à être un protagoniste, mais un instrument : une maison qui laisse le Jerez parler pour elle.
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Acheter Vin de Emilio Lustau
LaBodegas Lustau ne peut s'expliquer sans la complexité du Marco de Jerez, mais il est également vrai qu'il est aujourd'hui difficile de comprendre le Marco sans parler de Lustau. Fondée en 1896 par Don José Ruiz-Berdejo, un notaire qui a commencé comme entreposeur, puis figure secondaire dans la hiérarchie du Jerez, mais essentielle dans l'ombre, Lustau a évolué d'un humble fournisseur de vin en vrac pour devenir l'une des maisons de vins fortifiés les plus influentes et les plus respectées au monde. Cette évolution n'a toutefois été ni linéaire ni le résultat d'une stratégie d'expansion agressive, mais plutôt une série de décisions cohérentes, presque silencieuses, qui ont toujours privilégié le contenu par rapport à la forme.
Le passage à l'auto-embouteillage - Une décision de conservateur
La véritable métamorphose a commencé dans les années 1980, lorsque la famille Lustau a abandonné son rôle d'entrepositaire et a commencé à embouteiller sous sa propre marque. Elle ne l'a pas fait dans un but commercial évident, mais avec une volonté presque curatoriale : montrer la diversité, la gamme et l'expressivité des vins de Jerez tels qu'ils sont vécus dans les bodegas elles-mêmes. Depuis lors, Lustau se définit par son obsession pour les nuances : pour cette différence minime entre un fino d'El Puerto et un fino de Jerez, pour ce qui se passe lorsqu'une solera vieillit dans des conditions à peine perceptibles. Là où d'autres maisons ont eu tendance à homogénéiser les styles, Lustau s'est consacré à la mise en évidence des micro-différences.
La collection Almacenistas - La mémoire vivante du vin
L'une de ses contributions les plus notables à la compréhension du Jerez est sa Colección de Almacenistas, une série de vins provenant de petites criaderas entretenues par des familles qui n'ont jamais mis en bouteille sous leur propre nom. Au lieu d'absorber ces vins dans l'identité de Lustau, la bodega a choisi de souligner leur origine et de rendre hommage au travail silencieux de générations entières. Ici, on ne cherche pas la signature de l'œnologue, mais la fine trace du temps, de l'humidité, du voile de la fleur à son moment précis. Il y a une dimension presque anthropologique dans cette collection : c'est le vin comme témoignage oral, comme manuscrit retrouvé.
Trois villes, trois âmes - Le triangle de Jerez
D'un point de vue technique, Lustau travaille dans les trois villes du triangle de Jerez : Jerez de la Frontera, El Puerto de Santa María et Sanlúcar de Barrameda. Peu d'entreprises vinicoles peuvent se vanter d'une telle situation. Chaque ville imprime un caractère différent au vin, bien qu'elles partent des mêmes raisins, de la même récolte et du même type de vieillissement. Le fino de Jerez est tendu, salin, incisif ; celui d'El Puerto, plus rond et plus marin ; la manzanilla de Sanlúcar, aérienne et tranchante, flottant presque en bouche. Cette diversité territoriale, qui pourrait sembler redondante au néophyte, est précisément ce que Lustau a réussi à convertir en son langage. Le résultat est une gamme kaléidoscopique de vins qui ne se chevauchent pas, mais se complètent, comme des voix différentes dans un même chœur.
Tradition et risque - un équilibre recherché
L'approche de Lustau se distingue également par l'attention qu'elle porte à l'équilibre entre tradition et risque. Bien qu'ils respectent l'époque et les règles du Consejo Regulador, ils n'ont pas hésité à explorer des chemins moins fréquentés : leur vieillissement statique, en dehors du système traditionnel des criaderas et soleras ; leurs raretés comme l'East India Solera, une crème qui réinterprète le style britannique du XIXe siècle, ou leurs collaborations avec des barmen de renommée internationale pour retrouver l'usage du Jerez dans les cocktails. Loin de diluer l'identité, ces mouvements ont servi à élargir le champ d'application du Jerez sans trahir ses racines.
Des vins avec une signature sans signature - Le langage de Lustau
La bodega a également réussi quelque chose d'inhabituel dans le monde du vin : créer des étiquettes reconnaissables sans tomber dans des formules répétitives. Son Amontillado Los Arcos, par exemple, conserve une ligne claire d'expression oxydative, mais il n'a rien à voir avec l'Amontillado Escuadrilla. L'un parle avec une voix profonde et ronde, l'autre avec un bord sec et un arrière-plan de noisette et de fumée. Il en va de même pour les finos, les palo cortados et les olorosos : chacun semble avoir quelque chose à dire. Chez Lustau, il n'y a pas de vins de remplissage.
Pertinence sans artifice - Le pouvoir du silence
Le plus grand compliment que l'on puisse faire à la maison est peut-être que, dans un marché qui tend à la standardisation, Lustau continue à se concentrer sur la personnalité du vin plutôt que sur son aspect commercial. Et elle le fait sans prétention, sans campagnes grandiloquentes ni slogans creux. Son marketing le plus puissant reste le liquide dans le verre : des vins qui ne crient pas, mais qui sont rarement oubliés.
Aujourd'hui, Lustau appartient au groupe Caballero, mais il conserve intact l'esprit d'indépendance qui a fait sa grandeur. Ce n'est pas le plus ancien, ni le plus grand, ni le plus médiatique. Mais elle est, sans aucun doute, l'une des plus pertinentes. Une bodega qui ne cherche pas à être un protagoniste, mais un instrument : une maison qui laisse le Jerez parler pour elle.